Hubert de Lartigue...
Par Hubert de Lartigue
Photo book

FAQ

Hubert de Lartigue

Ce n'est pas de la photo ? Comment c'est fait ?

J'utilise l'instrument qui m'a donné envie de peindre vers 16 ans : l'aérographe. C'est une sorte de petit pistolet à peinture qui fonctionne à l'air comprimé et qui pulvérise de la peinture liquide à la manière d'une bombe aérosol. On peut régler le débit d'air et de peinture et cela permet de faire des dégradés très subtils et très fins comme de larges aplats. L'aérographe a été inventé il y plus de cent ans pour retoucher puis coloriser les premières photographies. L'outil m'a fasciné mais son utilisation est très difficile et fastidieuse. On passe beaucoup de temps à l'entretenir et à le nettoyer mais si on arrive à dépasser les inconvénients, les résultats peuvent être extraordinaires car aucun pinceau ne peut reproduire ses effets. L'aérographe a longtemps été utilisé en publicité pour faire des fonds de couleur dégragés. Il a beaucoup été utilisé en décoration et en illustration avant l'avènement de la peinture numérique, mais très peu en art contemporain. Les seuls qui l'utilisaient, à ma connaissance, étaient des peintres hyperréalistes et fantastiques. C'est une technique "mécanique" et assez récente à cause de l'utilisation d'un compresseur électrique, mais son principe remonte à la préhistoire avec les empreintes de mains que les premiers hommes obtenaient en soufflant un mélange de pigments et d'eau avec la bouche.

Quel est l'intérêt de copier une photo ?

Tout l'Hyperréalisme repose sur cet acte : copier une photo. Attirer l'attention sur des choses ordinaires que l'on ne remarquerait pas au premier abord, mais qui témoignent de l'époque. En 1969, Louis K. Meisel a transformé le nom de ce mouvement en Photorealism, plus pertinent à ses yeux car l'artiste ne cherche pas à faire plus réaliste que la photo mais plutôt à s'approcher le plus possible de l'illusion de la réalité qu'est la photographie. Pour moi le photoréalisme n'est pas un mouvement artistique, c'est un moyen. Tous les peintres photoréalistes ont des discours et des sujets différents. Ce n'est pas seulement la performance de l'acte et la virtuosité dont l'artiste doit faire preuve pour arriver à troubler le spectateur par son côté spectaculaire qui est intéressant, mais de transmettre de la manière la plus fidèle possible l'émotion que le sujet m'a fait ressentir. Elle doit être visible lors de la photo et transmise sur un support noble avec toute l'habileté, le savoir-faire mais aussi la passion dont je peux faire preuve pour parvenir au résultat que je souhaite. Après, chacun ressent l'œuvre à sa façon. Il n'y a pas de "mode d'emploi" pour lire mes peintures. Mais si elles vous plaisent et vous touchent, j'aurai réussi.

Comment faites-vous vos tons chair ?

Je veux bien répondre à ce genre de question technique mais il faut quand même dire que cela va être difficile de suivre mes explications sans voir d'exemple, surtout si on n'a pas l'habitude de manipuler les couleurs. Je vais essayer de résumer ma méthode car cette étude demanderait un livre entier ou plusieurs jours de cours ! J'utilise deux sortes de couleurs : des encres qui sont des couleurs transparentes et de la peinture acrylique qui est opaque, sauf quand elle est diluée. J'utilise des encres pigmentées acryliques. Elles sont transparentes, solides à la lumière et indélébiles une fois sèches. Magenta, cyan et jaune sont les couleurs primaires. Elles sont utilisées par l'imprimerie, la plupart des imprimantes à jet d'encre et permettent d'obtenir toutes les couleurs, en théorie. Chaque couleur du monde qui nous entoure est définie par trois paramètres qu'on retrouve dans les logiciels qui manipulent la couleur : la teinte qui définit la couleur, la luminance qui définit son échelle de clarté et la saturation qui définit la profondeur de la couleur. Il suffit donc de régler le pourcentage de chaque couleur primaire et d'en appliquer la quantité nécessaire sur le support. En pratique je prépare dans des petits pots toutes les nuances présentes dans le document que je voudrais reproduire. J'en fais parfois jusqu'à 8 pour les tons chairs ! Je commence par choisir la zone de couleur de mon document, le front ou la joue par exemple et je commence par verser dans un petit récipient du jaune, quelques gouttes de rouge et très peu de bleu. Combien de gouttes ? Vous comprendrez qu'il est impossible de répondre car il y a autant de formules que de couleurs dans l'univers visible ! Mais avec l'expérience, j'arrive à ne pas trop gâcher de produit, d'autant que parfois une couleur de base me sert à faire des tons plus foncés ou plus rosés ou plus verdâtres etc. Ensuite j'applique mon mélange sur une feuille de papier blanc avec un pinceau ou à l'aérographe et je compare le résultat avec la zone du document que j'ai choisie de reproduire. Le cas échéant je corrige en ajoutant une goutte de jaune ou autre…
Je parlais du mélange des d'encres. Pour la peinture acrylique j'utilise plus que trois couleurs car les pigments n'ont pas la même étendue colorée lors des mélanges. Qu'il s'agisse de pigments minéraux ou chimiques, j'utilise les couleurs les plus solides à la lumière. Ma palette est limitée et voici ce qu'elle comprend: du magenta, du rouge brillant (qui contient un peu de jaune par rapport au magenta), du bleu outremer, du bleu de ceruleum, du jaune hansa clair, du blanc de titane et du noir d'ivoire. La difficulté de la peinture acrylique est que sa couleur est très légèrement différente lorsqu'elle est humide que lorsqu'elle est sèche. Enfin, on y arrive après avoir plus ou moins gâché quelques tubes. Ensuite, la peinture peut-être plus ou moins transparente si on la dilue et plus ou moins visqueuse. On peut agir sur la transparence en ajoutant de l'eau et sur la viscosité en ajoutant du médium acrylique transparent.

Vous n'avez jamais eu envie de peindre à l'huile ?

Si, ça m'est arrivé, il y a longtemps. Puis je me suis demandé, pourquoi peindre à l'huile ? Les inconvénients sont pour moi tellement supérieurs aux avantages que j'ai bien vite renoncé à l'idée. En effet, il me faudrait apprendre une technique pour tenter de la maîtriser suffisamment et pouvoir m'exprimer avec aisance, le temps me manque aujourd'hui. Surtout, je n'en ai pas envie. Je maîtrise ma technique et elle me suffit pour ce que j'ai à faire.

Quand peindrez-vous des hommes ?

Quand on m'en fera la commande ou quand mon orientation sexuelle aura changé! Je plaisante, bien sûr, mais il a un fond de vérité dans ma réponse. C'est à cause de ma technique. Elle est tellement ingrate et fastidieuse que j'ai besoin de trouver un intérêt extrême aux sujets que je veux peindre. C'est tout le paradoxe d'un métier qu'on adore faire mais qui est si difficile et qui vous possède à ce point que ça peut être douloureux. Difficile de faire comprendre que le mal qu'on se donne pour jouir du résultat est si grand qu'on hésite à commencer.

Où trouvez-vous vos modèles ?

J'ai très peu de modèles et surtout je ne les cherche pas. J'attends que le destin nous fasse nous rencontrer car avant de devenir des modèles, ce sont des personnes qui me touchent par leur charme et leur beauté. Ma façon de les aimer, c'est de les peindre. C'est littéralement une perversion. Mais il y en quelques-unes à bien vouloir accepter cette "déviation" au point de désirer poser pour moi. Certaines sont des amies, parfois elles me sont recommandées par d'autres amis, parfois je les rencontre par hasard. D'autres fois elles me contactent mais il est très rare que je fasse la démarche de mon côté. Les quelques fois où je l'ai fait ont souvent été des échecs. Non, il faut au moins que je sente que mon travail leur plaît avant que j'aie l'audace de proposer à ces demoiselles de se dévoiler à moi. Et encore, le succès n'est pas garanti !

Est-ce que vous payez vos modèles ?

Je l'ai fait quand je faisais des pin-ups. Et puis je me suis aperçu que certains modèles étaient plus intéressés par l'argent que par mon travail. Je comprends cette attitude mais elle ne me convient pas. Alors pour éviter ce désagrément, je suis toujours clair avec celles qui ne connaissent pas ma façon de travailler : je ne rémunère pas la séance de pose. Après, si je vends une toile avec leur image, c'est différent mais ça reste un sujet réservé à mes modèles et moi. Personne ne s'en est jamais plaint.

Est-ce que je peux poser pour vous ?

Je ne dis jamais non, c'est d'ailleurs un problème car je dis rarement oui mais j'étudie la question, attentivement, et un jour peut-être je peux proposer une séance de pose. J'imagine que cela ne doit pas être facile de faire cette démarche de proposer de poser nue. C'est prendre un risque qui vous engagera pour la vie. Le modèle sera-t'il prêt à faire partie de mon œuvre pour toujours ? Ce qui peut paraître flatteur sur le moment peut très bien ne plus être assumé plus tard, avec la venue d'un nouveau compagnon par exemple ou d'un enfant. Il faut y réfléchir attentivement. Poser est un don extrêmement généreux et j'en suis toujours très touché. Quelle chance j'ai et quel beau métier je fais! Mais il faut qu'il y ait une rencontre entre le modèle et mon univers. Parfois, je me rends compte que ça ne va pas marcher APRÈS la séance de pose. C'est trop tard. C'est rare mais ça arrive et là je comprends qu'on peut avoir l'impression de s'être fait avoir, mais je ne pourrais pas me forcer à peindre un sujet pour lequel je n'aurais plus d'intérêt. C'est un risque à prendre, elles sont prévenues.

Est-ce que vous couchez avec vos modèles ?

Je sais bien que l'histoire de l'art regorge d'histoires entre artistes et modèles et je comprends que mon métier et le thème et les poses que je choisis peuvent faire fantasmer. Beaucoup pensent à me poser cette question sans oser le faire. Ils ou elles tournent autour avec plus ou moins de tact. Les seuls qui aient vraiment osé étaient des messieurs d'un certain âge. C'est drôle non ? Jamais de femmes. Je crois que c'est parce que d'instinct elles sentent que je ne suis pas "dangereux" et ont certainement plus confiance en moi que moi-même !

Si vous avez une femme, elle n'est pas jalouse ?

On peut répondre à cette question en essayant de se mettre à la place de ma femme, si j'en ai une. Sinon, vous n'avez qu'à lui demander. Peu de gens la connaissent, y compris parmi des amis proches qui doivent se demander si elle existe réellement ou si elle n'est pas, elle aussi, un de mes fantasmes.

Vos toiles font quels formats ?

Je ne sais pas vraiment comment je décide du format de mes toiles. Sauf pour le plus grand format qui est un format maximum déterminé par la taille de mon atelier. J'espère faire de plus grands formats très bientôt. Voici tous les formats que j'ai utilisés jusqu'ici :
40/40 cm - 60/60 cm - 80/80 cm - 100/100 cm - 50/65 cm - 60/81 cm - 60/120 cm - 40/80 cm - 40/160 cm - 130/89 cm et un tableau rond de diamètre 96 cm

Combien de temps mettez-vous pour faire une toile ?

Je ne chronomètre pas le temps que je mets pour faire un tableau. Le travail commence bien avant d'appliquer la première touche de peinture. D'abord chercher des poses à l'aide de croquis que je fais dans un petit carnet. Les soumettre au modèle, en discuter. Faire la séance de pose. Choisir la ou les photos qui me serviront de référence. Les retoucher sur ordinateur, les imprimer. Tendre la toile sur une planche, enduire cette planche de couches de gesso acrylique. Six couches, deux par jour. Poncer cette toile enduite à l'aide de papier de verre waterproof pour carrosserie. Décalquer la photo. Scanner le calque puis l'imprimer à l'échelle en mosaïque. Avec du ruban adhésif, coller les feuilles de calque ensemble à l'échelle de la toile. Passer du crayon de couleur sur l'envers du calque en suivant le tracé et transférer ce crayon sur la toile en repassant au recto du crayon d'une autre couleur pour visualiser ce qu'on a déjà décalqué. (Vous me suivez ?) Préparer mes couleurs - d'après mon document - dans des petits pots étiquetés. Imprimer mon tracé sur du papier machine pour fabriquer les caches dont j'aurai besoin pour peindre à l'aérographe. Contrecoller ces feuilles sur du papier plus fort à l'aide de colle en bombe. Découper ces caches. Les coller au fur et à mesure avec du ruban adhésif. Commencer à peindre. Photographier chaque étape. Quand la peinture est finie, découper la toile. La tendre sur un châssis en bois avec des semences de tapissier. Appliquer huit couches de vernis acrylique au pistolet puis quatre couches de ce même vernis au pinceau large. Laisser sécher une semaine avant de passer un vernis minéral, anti-uv et réversible (qui puisse s'enlever à l'aide d'un solvant). Laisser sécher une semaine. L'emmener chez le photographe pour qu'il en fasse deux ektas (sorte de diapositives grand format) pour mes archives et pour l'éventuelle édition de l'image sous forme de tirage ou de livre. Faire un film du making-off avec les photos de chaque étape. Tout poster sur mon site, mon blog, YouTube et divers forum d'images. Fabriquer une caisse en bois ou en styrodur® pour l'expédition en galerie. Je fais de moins en moins de toiles chaque année. Pour l'instant j'en fais environ 10 ce qui répond à votre question, environ un mois. Mon vieux maître, Georges Pichard que j'ai eu comme prof à l'école Duppéré nous disait qu'il fallait travailler comme si nous avions l'éternité devant nous. C'est ce que je fais. J'ajouterais que je travaille toujours comme si c'était mon dernier tableau.

Vous n'avez jamais eu envie de faire de la BD ?

On me posait beaucoup cette question quand j'étais illustrateur. Comme si ce que je faisais ne suffisait pas! Non, je n'ai jamais eu envie de faire de la BD, je n'en ai certainement pas le talent mais surtout pas le courage ni l'envie ! Chaque tableau est une case de la BD de ma vie, cela suffit non ? Chaque tableau est une fenêtre sur un univers. Je veux en ouvrir beaucoup d'autres.

Vos toiles valent combien ?

La valeur de l'art dépend d'un nombre incroyable de facteurs sur lesquels l'artiste n'a que très peu de prise. Cela dépend du format, du sujet, de sa date d'exécution, de la façon de le vendre, en galerie, aux enchères ou à la commande. Cela dépend également du pays et de l'état de l'économie et du marché de l'art. Parfois je vois une œuvre se vendre aux enchères une bouchée de pain - ou même ne pas se vendre du tout - et un an après, des gens surenchérir pour en obtenir une autre. Telle galerie baisse ses prix pour tenter des acheteurs quand une autre bat un record dans une autre partie du monde. Bref, je ne sais pas combien valent mes toiles. Pour moi elles ont une valeur infinie. Elles sont une partie de moi. Chaque toile représente le temps de ma vie que j'ai passé à la peindre. Chaque toile contient une partie du modèle et de moi, pour toujours. Et le prix qu'on paye pour l'acheter n'est qu'un prix de location car le destin d'une peinture est de changer de propriétaire de génération en génération pour, à la fin, rester un témoignage de l'époque à laquelle elle a été faite, au-delà de mon nom ou de celui du modèle. Ma peinture témoignera un peu, je l'espère de la beauté de notre monde actuel. Mais tout cela ne répond pas vraiment à la question. Il existe des sites qui recensent toutes les ventes aux enchères de tous les artistes et on peut y voir pas mal de mes pin-ups qui ont appartenues à la collection du regretté Charles G. Martignette. Les prix sont très variables en fonction des années. Mais ces prix ne concernent pas les ventes en galerie. En résumé, allez sur Artprice pour les résultats de vente aux enchères et contactez mes galeries pour les œuvres disponibles !

Vous vendez en direct ?

Les galeries touchent un pourcentage sur le prix de vente d'une œuvre. Pour ma part, je pense que ce pourcentage est parfaitement justifié dans le cas de galeries qui font bien leur travail. C'est-à-dire qui vous exposent, font la promotion de votre travail, éventuellement participent à des salons ou publient des catalogues d'exposition. Le travail se fait sur du long terme, le temps d'une vie et plus parfois. L'artiste doit jouer le jeu, c'est dans son intérêt. Combien de fois ai-je entendu des collectionneurs se vanter d'avoir obtenu des œuvres à moitié prix à l'atelier de l'artiste. Parce qu'ils le connaissaient un peu ou sont ses "amis". Les artistes qui vendent en direct alors qu'ils ont une galerie se tirent une balle dans le pied. Les choses se savent très vite dans le milieu et les galeries peuvent ne plus rien vendre du jour au lendemain suite à ce genre de plaisanterie. Vendre de l'art est un métier de marchand et les artistes ne sont pas des marchands. Alors non, je ne vends jamais en direct.

Acceptez-vous les commandes ?

Je sais que les collectionneurs n'ont pas souvent l'idée de commander une œuvre. Ils attendent plutôt le coup de foudre. Pourtant ce serait l'occasion de faire partie de l'œuvre de l'artiste. J'imagine que posséder une œuvre faite rien que pour vous devrait être infiniment plus gratifiant que d'avoir eu un bon prix pour une toile. Il m'est arrivé de peindre des épouses ou même des enfants et j'ai toujours relevé le défi avec beaucoup de plaisir et d'enthousiasme. C'est une façon de sortir un moment de moi-même, de mes sujets favoris et en même temps d'essayer d'intégrer cette commande à mon œuvre de manière qu'on ne puisse pas la distinguer de mes travaux habituels. Alors oui, j'accepte de prendre les commandes en dehors du circuit des galeries mais c'est la seule exception.

Pouvez-vous me faire mon portrait pour mon anniversaire ?

S'il s'agit d'une commande, bien sûr, je peux étudier la question avec vous. Si vous espérez que je le fasse gratuitement comme une dédicace de BD, ce serait un malentendu. Je suis de ceux qui pensent que les auteurs de BD devraient faire payer leurs dédicaces lors des salons. Il y a tellement d'abus de soi-disants amateurs qui mettent en vente sur internet le généreux cadeau qu'on vient de leur faire. Je trouve cela lamentable et honteux.

Puis-je vous commander un couteau ?

Rare aujourd'hui sont les personnes qui savent que j'aime faire des couteaux, en amateur. Mais cela me prend trop de temps et d'énergie pour que je prenne des commandes et comme je ne vais pas vite, les prix que je devrais pratiquer seraient prohibitifs. Alors non, je ne fabrique pas de couteaux à la commande.

Quand ferez-vous un autre pliage en ticket de métro ?

Je ne crois pas que j'en ferai d'autre. Le premier pliage Star Wars, le X-wing fighter a connu un succès mondial après que j'ai posté son "step by step" sur le forum Café Salé. Je ne sais pas comment l'idée m'est venue, en triturant de vieux tickets durant mes trajets en métro sans doute. Le Millenium Falcon a été créé quelques mois après et a rencontré presque le même étonnement émerveillé au point que plus de gens me connaissaient à travers ces petits pliages plutôt qu'à cause de ma peinture. Le Tie-fighter, que j'ai mis longtemps à trouver, quatre ans je crois, ferme la parenthèse. Cette expérience m'a appris beaucoup de choses. D'abord que le succès peut venir d'où on ne l'attend pas, mais surtout m'a fait m'interroger sur les ressources de l'esprit, qui, quand on l'applique à un problème, peut trouver une solution alors même qu'il n'est pas préparé à ça ni par l'expérience ni par le savoir. L'esprit ne créé rien, il découvre, c'est sa puissance, il peut aussi communiquer malgré nous des choses qui nous échappent. Je veux dire que je ne suis pas un spécialiste des pliages mais que j'ai réussi à résoudre des problèmes dans le cadre de contraintes comme la taille et les proportions du ticket, l'utilisation des dessins du ticket comme repère de découpage ou de pliage et que j'ai réussi à faire de petites merveilles sans savoir comment. C'est très mystérieux et très troublant. Je résous de tels problèmes tous les jours avec ma peinture mais serais-je capable d'appliquer mon esprit à des sujets moins triviaux ? Et lesquels ?

Où peut-on se procurer des tirages de vos œuvres et vos livres ?

J'essaie dans la mesure du possible de rester propriétaire des droits de mes images. Je ne veux pas qu'on les retrouve n'importe où car je suis responsable de l'image que veulent bien me prêter mes modèles.C'est dans ce but que j'ai créé Boo!press avec mon ami Hervé Bienvault et c'est Jean-Michel Sorin, mon ami mon frère, qui en a fait le site ainsi que celui que vous êtes en train de parcourir. Le paiement se fait par compte PayPal ou par carte bancaire et je m'occupe personnellement de l'emballage et de l'expédition. Tous les articles sont signés de ma main et peuvent être dédicacés sur demande. Souvenez-vous en : www.boopress.com

Referez-vous des pin-up ?

Never say never again alors qui sait ? Honnêtement, je ne crois pas. Mon travail a constamment évolué mais il a pris une tournure réellement différente suite à ma rencontre avec celle qui devint ma muse : Octavie. J'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer très souvent. Le temps des pin-ups était un moment magnifique que j'assume complètement comme pour la science-fiction en son temps. Ce furent des passages par lesquels je suis passé pour être ce que je suis. Comment les regretter ? J'en suis fier et je suis curieux de voir ce qui va se passer maintenant…

Donnez-vous des cours ?

J'ai enseigné durant 4 ans dans un cours privé de 1998 à 2002 et j'ai adoré ça. Depuis je n'en ai plus eu l'occasion si on excepte la masterclass que j'ai donnée pour le workshop Café Salé en 2010. J'aimerais beaucoup enseigner la technique de l'aérographe mais j'ai peur qu'il n'y ait que peu de débouchés professionnels pour mes pauvres élèves. Enfin, je n'ai pas abandonné l'idée si cela intéresse quelqu'un.…

This isn’t a photo? How do you do it?

I use the tool that first aroused the desire in me to paint when I was 16 : an airbrush. It’s a kind of small paint gun that works with compressed air and that pulverizes the liquid paint like an aerosol. You can regulate the amount of air and paint and that allows me to create very subtle and fine shaded areas as well as large solid areas of paint. The airbrush was invented more than one hundred years ago for retouching and colouring the first photos. The tool has fascinated me but using it is very difficult and fastidious. You spend a lot of time looking after it and cleaning it; but if you manage to get over the inconveniences the results can be extraordinary because no paint brush can reproduce the same effects. The airbrush has been used for a long time in advertising to create shading in background colours. It was also used widely in decorations and illustrations before the arrival of digital painting, but it has not been used very widely in contemporary art. The only people that have used it as far as I know were the hyperrealist and science fiction painters. It is a mechanical technique and is relatively recent because of the need to use of a powered compressor, but the principle goes back to prehistoric times where we can see prints of hands that the first men obtained by blowing a mix of pigments and water with their mouths.

What is the interest of copying a photo?

The whole Hyperrealist movement is based on this approach of copying a photo. Drawing attention to ordinary things that one does not at first notice, but which bear witness to the eras in question. In 1969, Louis K. Meisel changed the name of this movement to Photorealism, which he believed to be more apt, because the aim was not to be more realistic than the photo, but to get as close as possible to the illusion of reality that photography is about. Photorealism for me is not an artistic movement, it is a means. All the photorealist painters have different things to say and paint different subjects. It is not just the act of painting and the virtuosity that the artist has to prove in order to challenge the viewer through spectacular aspects that is interesting, but communicating as loyally as possible the emotion that the subject arouses. It has to be visible in the photo and transferred onto a noble medium with total aptitude, savoir-faire but also the passion that I am capable of in order to achieve the result I want. Once done, everyone feels differently about the work. There are no instructions about how to interpret my paintings. If they please you and move you then I have done my job.

How do you create your flesh tones ?

I’m happy to try and respond to this type of technical question, but I have to admit that it will be difficult to follow my explanations without seeing an example, especially if you are not in the habit of handling and mixing colours. I will try to summarise my method because explaining it in full would require a whole book or several days of classes!
I use two types of colours: inks that are transparent of course and acrylic paints that are opaque except when diluted.
I use acrylic pigment inks. They are transparent, resistant to light and indelible once dried. Magenta, cyan and yellow are the primary colours. They are used by printers, and in most inkjet printers and you can in theory obtain all the colours you want with these. Each colour in the world that surrounds us is defined by three parameters that we find in software programmes for mixing colours: the shade that defines the colour, the luminosity that defines the degree of brightness and the saturation that defines the depth of the colour. All you have to do then is regulate the percentage of each primary colour and apply the quantity required on the medium. In practice I prepare the shades that I see on the document I want to reproduce in little pots. I sometimes make up to eight different ones for flesh tones! I start by choosing the colour zone of my document, the forehead or the cheek for example, and I start by pouring some yellow in a small recipient with a few drops of red and a tiny bit of blue. How many drops? It’s impossible of course to reply to this question because there are as many different formulas as there are colours in the visible universe! But with experience I manage not to make too many mistakes, especially as if I get the base colour right I can sometimes use it to make darker shades or shades that are pinker or greener etc. I then apply my blend onto a piece of white paper with a brush or the airbrush and I compare the result with the area on the document that I have chosen to reproduce. If it’s not right I correct it by adding a drop of yellow or some other colour.
I mentioned a blend of inks. For acrylic paint I use more than three colours as the pigments don’t have the same colour range as the blends. Irrespective of whether they are mineral or chemical pigments, I use the colours that are most resistant to light. My palette is limited and just includes, magenta, bright red (that contains a bit of yellow compared to magenta), ultramarine, cerulean blue, pale hansa yellow, titanium white and ivory black. The problem with acrylic paint is that the colour is very slightly different when wet than when it is dry. However you can get it right after using up a few tubes. The paint may be made more or less transparent by diluting it or you can make it denser. You can change the degree of transparency by adding water and on the density by adding a transparent acrylic medium.

Have you never wanted to paint in oils?

Yes, I did a long time ago. Then I asked myself, why do I want to paint in oils? The disadvantages as far as I am concerned far outweigh the advantages. So I soon gave up the idea. In fact I would have had to learn a new technique in order to master this method sufficiently well and be able to express myself with sufficient ease and I don’t have enough time for that today. And above all I don’t feel like it. I master my technique and it is absolutely sufficient for what I want to achieve.

When will you paint men?

When someone commissions a painting from me or when I change sexual orientation. No, I’m joking. Although there is a certain element of truth in my reply. It’s because of my technique. My style of painting is so very thankless and fastidious that I need to be so interested in my subjects that I actually want to paint them. That’s the whole paradox of this profession that I’m passionate about, but which is so difficult and that takes possession of you to the point that it can actually be painful. It’s difficult to convey the fact that one has to work so hard before one is pleased with the result that you sometimes have difficulty getting started on the project.

Where do you find your models?

I have very few models and I certainly don’t go looking for them. I wait until destiny causes us to meet, because before becoming my models, these people will have moved me with their charm and their beauty. My way of loving them is to paint them. It’s literally a perversion. But there are one or two who have accepted this ‘deviation’ and want to pose for me in spite of it. Some are friends, sometimes they have been recommended to me by other friends, sometimes they are people I have met by chance. Others contact me, but it’s very rare that I would contact them. The few times I did the whole process often ended up in failure. No; I need at least to feel that my work pleases them before I would have the audacity of suggesting that these young women reveal themselves to me. And even then there is no guarantee of success!

Do you pay your models?

I did when I was painting pin-ups. And then I noticed that certain models were more interested in the money than in my work. I can understand this attitude, but it didn’t suit me. So, in order to avoid any embarrassment, I always made it clear to those who were not familiar with my work: I don’t pay for posing sessions. Afterwards if I sell a painting of them that’s different, and that’s a subject between me and my models. Nobody has ever complained yet.

Can I pose for you?

I never say no, and that’s a problem in fact because I rarely say yes. I think about the question, I take my time considering it and perhaps one day I may suggest a posing session. I imagine that it’s not very easy for someone to ask if they can pose nude for someone. It means taking a risk that commits you for life. Will the model be ready to be part of my work forever? What may seem flattering at the time, may not be so welcome or possible later on, with the arrival of a new boyfriend for instance, or a child. One needs to think carefully about this. Posing for someone is an extremely generous gift and I am always moved by it. I have had such good fortune and I have a fabulous profession. But there has to be an encounter between the model and my universe. Sometimes I don’t realize that it’s not going to work until AFTER the posing session. Then it’s too late. It’s rare that this happens and I understand that one can have the impression of having been taken on a wild goose chase, but I could not force myself to paint someone that I have no interest in. It’s a risk that they take, but I do warn them in advance.

Do you sleep with your models?

I know that the history of art is littered with stories about relationships between artists and models and I know that my profession and the theme and the poses that I choose could lead people to fantasise. A lot of people think about daring to ask me this question without actually asking it. They manage to ask the question without asking it; some with tact, some totally tactlessly. The only ones who really did dare to ask the question were older men. Strange isn’t it? Never women. I think it's because instinctively they know that I am not what you might call ‘dangerous’ and they certainly have more confidence in me than I do in myself.

If you have a wife, isn’t she jealous?

The only way to answer this question would be to put yourself in the place of my wife… if I have one. Otherwise you’d have to ask her yourself. Not many people know her, including my close friends. They wonder if she really exists, or if she is not one of my fantasies.

What size are your paintings?

I don’t know how I decide on the size of my paintings. Except of the biggest size which is the determined by the size of my studio. I hope to be able to do bigger formats very soon. But here are the ones I have used up till now:
40/40 cm - 60/60 cm - 80/80 cm - 100/100 cm - 50/65 cm - 60/81 cm - 60/120 cm - 40/80 cm - 40/160 cm - 130/89 cm - A 96-cm diameter round painting.

How long does it take you to do a painting?

I don’t time myself when I am doing a painting. The work actually starts before I apply the first gram of paint. First of all I look into different poses using sketches that I do in a small notebook. I show these to the model and discuss them with her. Then we do the posing sessions. After which I choose the photo or those photos that I will use as reference material. After that I will retouch them on the computer and print them. Then I have to stretch the canvas, and cover it with layers of acrylic gesso. Six layers, two a day, then I sand the canvas using waterproof sandpaper for car bodywork. Then I trace the photo, scan the trace then print it to scale like a mosaic. I then glue together the tracing paper with sellotape to scale on the canvas. I use a coloured crayon on the back of the tracing paper following the trace and transfer this crayon to the canvas by going over the crayon line on the front with another colour so that I can see what I have already traced. (Is this clear?) Then I prepare my colours according to my document in little labelled pots. I print my traces on machine paper to make the ‘caches’ that I will need for painting with the airbrush. I glue these sheets onto stronger paper with spray glue. Then I cut out the caches. I stick them one at a time with sellotape. Then I start painting and I take photos of each stage. When the painting is finished I remove the canvas and stretch it onto a wooden frame with upholstery nails. I apply eight layers of acrylic varnish with a paint gun, then four coats of the same varnish with a wide brush. I leave it to dry for a week before applying a coat of anti UV reversible mineral varnish (that can be removed with solvent). I leave it to dry for a week. Then I take it to the photographer so that he can make two large-sized slides for my files and for any publication of the image either for reproductions or books. I make a film of the ‘making of ‘with photos of each stage. Then I post everything on my blog, YouTube and different image forums. I make a wooden case or in styrodur® for shipping to galleries. I paint fewer canvases each year. At the moment I am doing around 10, which answers your question. About one a month. My old master, Georges Pichard who taught me at the Ecole Duppéré told us we should always work as though we had eternity ahead of us. And that’s what I do. Although I should also add that I always work as though I am working on my last painting.

Have you never fancied doing comic strips?

People asked me this question a lot when I was an illustrator. As though what I was doing wasn’t enough! No I have never fancied doing comic strips. I don’t have the skills required to begin with and then I certainly don’t have the energy and I don’t feel any desire to do it either. Each painting is a box in the comic strip of my life. That should be enough don’t you think? Each painting is window onto a universe. I want to open lots more.

How much are your paintings worth?

The value of art depends on an incredible number of factors that artists have very little control over. It depends on the size, the subject, when it was produced , the way it is sold; in a gallery, at an auction or as a commission. It also depends on the country and the state of the economy and the art market. Sometimes I put up a work for sale in an auction for peanuts – or sometimes I don’t even sell it at all – and after a year, people bid more money to get another one. A certain gallery may lower its prices to tempt buyers while another one may beat records in another part of the world. In short, I don’t know how much my paintings are worth. For me they have an infinite value. They are part of me. Each canvas represents the time in my life that I spent painting them. Each canvas contains a part of the model and of me. For ever. And the price one pays for it is only a rental fee, because the destiny of a painting is to change owners from one generation to another until in the end it is a testimony of the era in which it was made. Long after my name or that of the model have faded into obscurity. I hope that my paintings will act as a testimonial of the beauty of our current world. But this doesn’t really answer the question. There are sites that list all the auctions of all the artists and you see quite a few of my pin-ups that belonged to the collection of sorely missed Charles G. Martignette. The prices vary depending on the year. But these prices are in no way comparable to prices in galleries. To resume: go to Artprice for the results of the sales via auctions and contact my galleries for works that are available!

Do you sell direct?

Galleries get a percentage on the sales of works of art. I believe this percentage is perfectly justified when galleries do their job professionally. This means showing your work, promoting it and sometimes participating in fairs or publishing catalogues for the shows. This is a long-term job and sometimes the work of a lifetime. Artists have to go along with it, it’s in their interest. How many times have I heard collectors boast about having purchased works half price direct from artists’ studios? Because they are acquainted with them or are friends. Artists who sell direct at the same time as working with galleries do themselves no favours at all. News travels very fast in this environment and galleries can decide to stop selling for you from one day to the next if you pull this kind of trick on them. Selling art is a specialist sales professional and artists are not sales people. So, no, I never sell direct.

Do you accept commissions?

I know that collectors rarely commission works. They are more likely to wait until they see a piece that they fall in love with. And yet it would be a good opportunity for them to be part of the artist’s work of art. I imagine that owning a work of art that is made uniquely for you must be much more satisfying than having obtained a good price for a painting. I have often been asked to paint people’s wives or even children and I have always taken up the challenge with a lot of pleasure and enthusiasm. It’s a way of getting out of oneself for a while, out of my favourite subjects and at the same time trying to integrate this commission for my work in such a way that it is no different from my usual works. So, yes, I do accept commissions outside of the gallery circuit, but this is the only exception to the rule.

Could you paint my portrait for my birthday?

If it’s a commission, yes of course, I can discuss the issue with you. If you want me to do it free of charge like a comic strip sketch, you will be barking up the wrong tree. I believe that authors of comic strips should charge for the sketches they are asked to draw during fairs for instance. There are so many abuses by so-called fans who sell generous gifts that they have been offered on the internet. I find that pathetic and shameful.

Could I order a knife from you?

There are very few people who know that I love to make knives in an amateur capacity. But it takes too much time and energy for me to take orders and as I don’t work quickly, the prices would be prohibitive. So, no, I do not make knives to order.

When will you do another origami metro ticket?

I don’t think I will do any more. The first Star Wars origami, X-wing fighter was a global hit after I posted the "step by step" instructions on the Café Salé forum. I don’t know where the idea came from, fiddling with old tickets on my trips on the metro no doubt. The Millenium Falcon was created a few months later and met with the same admiration, to such a degree that more people know me for these little origami creations that for my paintings. The Tie-fighter, that I spent a long time creating – four years I believe, was the end of that chapter for me. It was an experience that taught me a lot. First of all that one finds success where one least expects it, but above all it forced me to look at my own resources. When you really apply yourself a problem you can find the solution even if you think you have no aptitude or experience or knowledge to do so. The mind does not create anything, it discovers and that is where its strength lies. It can also communicate things that escape us in spite of ourselves. What I mean is that I may not be an origami specialist, but I succeeded in solving problems in spite of constraints such as size and the proportions of the ticket. Using the designs of the ticket as a reference for cutting or origami, I succeeded in creating some amazing little wonders without knowing really how I did it. It’s mysterious and rather worrying. I solve these kinds of problems every day with my paintings, but would I be capable of applying my mind to less trivial subjects? And if so, what would they be?

Where can one purchase prints of your works and your books ?

Wherever possible I try to retain the rights to my images. I don’t want people to be able to pick them up just anywhere, because I am responsible for the images that my models ’lend’ me. This is why I created Boo!press with my friend Hervé Bienvault and it is Jean-Michel Sorin, my friend and brother, who created the site and it’s his site that you are currently surfing. You can pay by PayPal or by bank card and I handle the packaging and shipping personally. All the items are signed by me personally and can be dedicated on demand. You can find all the details you need on : www.boopress.com

Will you do pin-ups again?

Never say never! So who knows? But to be truthful, I don’t think so. My work is constantly changing, but I have taken a completely different direction since I met the woman who became my muse, Octavie, who I have mentioned quite a lot in the past. The era of pin-ups was a magnificent time of my life that I am perfectly happy about, as I am about the science fiction work that I did at the time. These were eras in my life that I had to experience in order to be who I am today. How could I regret them? I am proud and curious to see what will happen now…

Do you give classes?

I gave lessons at a private school for four years between 1998 and 2002 and I adored it. Since then I haven’t had the occasion except for the masterclass that I held for the CaféSalé workshop in 2010. I would love to teach the airbrush technique, but I fear that this would lead to very few professional opportunities for my poor students. But, I have not abandoned the idea if anyone is interested…